Bilan anatomique et fonctionnel de la tympanoplastie en technique Underlay / Anatomical and functional overview of underlay tympanoplasty technique

Introduction : La tympanoplastie en technique underlay vise à mettre un greffon en dessous des reli quats tympaniques. Le but de l'étude était d'en évaluer les résultats anatomiques et fonctionnels au Bénin. Méthode : il s'est agi d'une étude rétrospective réalisée dans le service d'ORL-CCF de l'Hôpital d'Instruction des Armées de Cotonou de novembre 2016 à octobre 2018. Ont été inclus tous les patients ayant bénéficié d'une tympanoplastie en technique underlay pour une otite moyenne chronique simple à tympan ouvert. Les données anatomiques et fonctionnelles pré et post-opératoires ont été comparées à trois mois post-opératoire. Résultat : En deux ans, 10 patients ont bénéficié d'une tympanoplastie soit une incidence de 5 cas par an. L'âge moyen des patients était de 26 ans avec des extrêmes de 17 et 39 ans et une sex-ratio de 0,66. L'abord chirurgical retro-auriculaire et la technique underlay ont été utilisés pour tous les patients. Aucun patient n'a été opéré des deux oreilles. La fermeture de la perfo ration tympanique a été objectivée chez 8 patients sur 10 avec 2 cas de surinfection post-opératoire. Le gain audiométrique moyen a été de 25 dB. Le rinne audiométrique était supérieur à 20 dB chez tous les patients en pré-opératoire et chez 3 patients en post-opératoire. Conclusion : La tympanoplastie est une chirurgie rare au Bénin. Réalisée par la voie retro-auriculaire et la technique underlay, elle a permis d'obtenir d'excellents résultats en termes de fermeture anatomique du tympan mais aussi un gain auditif significatif. C'est une technique à recommander dans nos contextes au Bénin

Pathologies ORL de l'enfant: aspects épidémio-cliniques et prévention primaire / Children ent pathologies: epidemio-clinical profiles and primary prevention

Introduction : les pathologies ORL de l'enfant sont multiples et diversifiées. Le cout élevé de leur prise en charge ainsi que l'accessibilité limitée aux soins démontrent la nécessité de renforcer la prévention. Le but de travail était de recenser les aspects épidémio-cliniques des affections ORL de l'enfant et d'en analyser les mesures de prévention primaire. Méthode : l'étude s'est déroulée dans le service d'ORL-CCF du CNHU de Cotonou. Elle a été descriptive avec un recrutement prospectif du 1er Janvier au 30 Juin 2018. Ont été inclus les enfants de 0 à 18 ans reçus en consultation ORL. Les données cliniques ont été analysées. Résultats : les enfants ont représenté 25,79 % des consultants (311 enfants sur 1206 patients). L'âge moyen était de 7,20 ± 5,36 ans et 164 parmi eux (52,73 %) étaient de sexe masculin. Les pathologies observées étaient : infectieuses/inflammatoires 181 cas (58,20 %), traumatiques 56 cas (18 %), fonctionnelles 26 cas (8,36 %), tumorales 20 cas (6,43 %), malformatives 17 cas (5,47 %) et vasculaires 11 cas (3,54 %). Les dix principales pathologies ORL infantiles étaient : otites moyennes aiguës 60 cas (19,29 %), corps étrangers ORL 47 cas (15,11 %), hypertrophies amygdaliennes 36 cas (11,58 %), rhinopharyngites 21 cas (06,75 %), amygdalites 19 cas (6,11 %), hypoacousies isolées 18 cas (5,79 %), rhinites 17 cas (5,47 %), freins de langue 9 cas (2,89 %), adénopathies cervicales 7 cas (2,25 %) et otite externe 5 cas (1,61 %). Conclusion : Les pathologies ORL de l'enfant sont fréquentes en consultation. Elles sont dominées par les infections et les traumatismes. Le suivi rigoureux du calendrier vaccinal et les sensibilisations sur les règles d'hygiène de vie des enfants pourraient contribuer à la réduction de leurs incidences

ENT pathologies in children are multiple and diverse. The high cost of their care and the limited accessibility to care demonstrate the need to strengthen prevention. The aim of the work was to identify the epidemiological and clinical aspects of ENT disorders in children and to analyze their primary prevention measures. Method: The study was conducted in the Department of Ear-Nose-Throat Head and Neck Surgery (ENT HNS-CFS) of the National University Hospital Center of Cotonou. It was a descriptive study realized through a prospective enrollment. We included in this study, children aged from 0 to 18 years that were received in the ENT's consultation during the period from January 1st to June 30th, 2018. Socio-demographic and clinical data were analyzed. Results: Children represented 25.79% of the consultants (311 children among 1206 patients). The mean age was 7.20 ± 5.36 years and 164 among them (52.73%) were male. The pathologies identified were: the infectious / inflammatory pathologies with 181 cases (58.20%), the traumatic ones with 56 cases (18%), functional with 26 cases (8.36%), tumoral with 20 cases (6,43%), malformations with 17 cases (5.47%), and vascular pathologies with 11 cases (3.54%). The ten most common childhood ENT diseases were: acute otitis media with 60 cases (19.29%), ENT foreign bodies with 47 cases (15.11%), tonsil hypertrophies with 36 cases (11.58%), Rhinopharyngitis with 21 cases (06.75%), tonsillitis with 19 cases (6.11%), isolated hearing loss with 18 cases (5.79%), rhinitis with 17 cases (5.47%), tongue brakes with 9 cases (2.89%), cervical lymphadenopathies with 7 cases (2.25%) and external otitis with 5 cases (1.61%). Conclusion: The ENT pathologies of the child are frequent in consultation. They are dominated by infections and trauma. Rigorous monitoring of the immunization schedule and raising awareness of healthy lifestyle rules for children could help reduce their impacT

Dents natales, stigmatisation et prise en charge à Cotonou

Des études récentes ont montré que l'élévation des aminotransferases et l'infection par Helicobacter pylori aggravaient l'évolution de l'infection par le virus de l'hépatite B chez les porteurs chroniques. Le but de la présente étude était de rapporter les facteurs associés à une élévation des ALAT chez des patients porteurs d'une infection chronique par le VHB. PATIENTS ET METHODES : Cette étude transversale était menée de mai à aout 2017 dans la clinique Universitaire d'Hépato gastroentérologie du CNHU de Cotonou (Benin). Etaient inclus tous les patients porteurs chroniques d'Ag HBs reçus en consultation au cours de cette période. Tous les patients inclus avaient un examen physique, une exploration fonctionnelle hépatique, incluant les ALAT (N<40UI/L), la recherche de l'antigène de l'Helicobacter pylori dans les selles et la détermination de l'ADN du VHB par PCR. RESULTATS : Sur les 121 patients porteurs chroniques d'Ag HBs (M/F 84/37, sex ratio 2.11, âge moyen 42. 3±11.6 ans [18-74], 70 (57.9%) étaient infectés par Helicobacter pylori. La valeur moyenne des ALAT (en UI/L) était de 70.7 ± 99.9 [13 - 665]. Etaient associés à une élévation des Amino transférases, la présence d'une infection par Hp (89.1 ± 15.3) vs (43.48 ± 5), p = 0.01, l'âge (entre 20 et 60 ans vs âge <20 ans ou >60 ans (p=0.000). N'étaient pas statiquement associés, le sexe, l'indice de masse corporelle p=(0.12), la consommation d'alcool (p = 0, 81), ni le niveau de la charge virale ADNVHB (p=0.07). CONCLUSION : L'infection par Hp et l'âge sont des facteurs indépendants d'élévation des ALAT chez ces porteurs chroniques de l'Ag HBs. Une recherche systématique d'infection par Hp et son éradication devraient être indiquées avant le traitement éventuel de l'hépatite chronique B

Prise en charge du schwannome malin du nerf dentaire inferieur

Le schwannome malin est une tumeur des gaines nerveuses développée aux dépens des cellules de Schwann. Il est extrêmement rare dans la région cervico-faciale, et surtout à la mandibule. L'intérêt de cette présentation est qu'elle a permis de mettre en évidence les difficultés de prise en charge de cette tumeur. Nous rapportons le cas d'une patiente de 60 ans qui avait subi en avril 2018 à la clinique mutualiste de Cotonou une résection interruptrice de l'hémimandibule droite pour un schwannome malin du nerf dentaire inférieur droit. Il y a eu récidive 4 mois après la résection. La revue de littérature faite à l'occasion de la présentation de ce cas avait mis en exergue les réelles difficultés diagnostiques et thérapeutiques de cette tumeur. C'est une tumeur agressive avec un taux élevé de métastases et de récidives locales. Le schwannome malin du nerf dentaire inférieur est de pronostic sombre car, en dépit de la résection chirurgicale, seule option thérapeutique dans notre contexte, il y a eu récidive au bout de 4 mois

Particularités de prise en charge chirurgicale des goitres pluri-nodulaires bénins à l'Hôpital d'Instruction des Armées de Cotonou, Bénin

Introduction : Le goitre "bénin" est une hypertrophie diffuse de la thyroïde normo-fonctionnelle, non-inflammatoire et non-cancéreuse. Le but de la présente étude était d'analyser les particularités de prise en charge des goitres pluri-nodulaires relevant d'une indication chirurgicale. Matériel et méthode : Cette étude de cohorte rétrospective a été réalisée du 1er janvier 2013 au 1er janvier 2018 à l'Hôpital d'Instruction des Armées - Centre Hospitalier Universitaire de Cotonou, Bénin. Ont été inclus les patients opérés pour goitre pluri nodulaire bénin. Ont été exclus les patients atteints de pathologies thyroïdiennes non nodulaires ou de cancer thyroïdien. Les données étudiées ont été : l'âge, le sexe, la profession, le lieu de résidence, le motif de consultation, les signes cliniques, les signes échographiques, la prise en charge chirurgicale, les complications per et post-opératoires et l'histologie définitive de la pièce d'exérèse. Ces données ont été colligées à l'aide du logiciel Excel 2016. Résultats : Pendant la période d'étude 2,46% des consultations ORL ont bénéficié d'une prise en charge chirurgicale pour goitre pluri-nodulaire bénin (19 cas/an) : 71 femmes (72,45%) et 27 hommes (27,55%), moyenne d'âge de 36 ans (17 à 44 ans). D'un point de vue socio-économique : 50 patients exerçaient une profession libérale et 35 patients étaient sans emploi fixe. Les motifs de consultation étaient une masse cervicale (67 patients), des signes d'hyperthyroïdie (20 patients) ou des signes de compression de l'axe viscéral du cou (11 patients). La durée moyenne avant consultation ORL était de 7,62 ans (1 à 18 ans). L'examen clinique avait objectivé une glande thyroïde "ferme" (70 patients ; 71,4%) pluri-nodulaire (76 patients ; 77,55%) sans adénopathie cervicale palpable (100%). Deux tiers des patients avaient un goitre de grade 3 de l'OMS. Les gestes chirurgicaux étaient une thyroïdectomie subtotale (52 ; 53,1%), une thyroïdectomie totale (30 patients ; 30,6%) et une lobectomie unilatérale avec isthmectomie (16 patients ; 16,3%). L'examen anatomo-pathologique a été réalisé pour toutes les pièces de thyroïdectomie objectivant un goitre macro-folliculaire chez 51 patients (52,04%). Aucun cas de décès n'a été enregistré. Les suites opératoires ont été marquées par un taux de paralysie récurrentielle de 2,78 % en termes de nerf à risque ainsi qu'une reprise chirurgicale pour drainage d'hématome compressif (2,04%). Conclusion : Le traitement de choix du goitre pluri-nodulaire bénin est théoriquement la thyroïdectomie totale. Cependant, le recours à une l'opothérapie et la nécessité d'un long suivi post-opératoire limite ses indications chez les patients de niveau socio-économique défavorable. Les techniques chirurgicales de thyroïdectomies partielles ou subtotales gardent tout leur intérêt dans ces indications